L’Assemblée Générale

RAPPORT MORAL ET D’ACTIVITE 2018

L’année 2018 aura été marquée par un changement de présidence. Abir SAMMOURI a dû, pour des raisons professionnelles, renoncer à la fonction de Présidente qu’elle occupait depuis septembre 2016.

Qu’elle soit remerciée ici pour ce qu’elle a apporté aux 3A durant cette période.

J’ai accepté de lui succéder au nom de l’amitié qui me lie aux membres du Bureau et de l’intérêt que je reconnais à l’association. Je n’ai d’autres ambitions dans cette succession que de permettre la continuité de l’institution, au regard de ses statuts et de son objet, et à ceux qui s’y engagent de poursuivre leurs actions.

Si les Anciens sont et doivent rester les chevilles ouvrières des 3A, rien ne serait possible sans le soutien bienveillant de l’AVVEJ et de ses directeurs. Il est fort à parier que si les 3A devenaient un jour entièrement autonome, elle perdrait de son sens et de sa raison d’être.

Depuis plusieurs années maintenant, les 3A pensent leurs actions dans la transversalité de l’AVVEJ, et les membres du Bureau ne se revendiquent plus, ou bien moins, de leur appartenance passée à tel ou tel établissement. Des liens se sont tissés au fil du temps entre chacun des membres, des liens de fraternité, incontestablement, qui sont le principal moteur du fonctionnement associatif.

Sans ces liens, qui donnent à chacun le plaisir de se retrouver, la pérennité de l’association s’en serait depuis longtemps ressentie, car il n’est simple pour aucun des membres de s’inscrire dans la durée et dans la régularité d’une association, qui nécessite de se rendre disponible, de se déplacer, de prendre sur soi et de donner de son temps. Prendre, donner et recevoir sont à la base de tout fonctionnement humain, et à ce titre, les 3A est une association tout ce qu’il y a de plus humain.

Les aléas de la vie, leur cortège de bons moments et de moments plus difficiles, dont la maladie, marquent le quotidien des membres des 3A qui se sentent personnellement impliqués dans la solidarité et le soutien à s’apporter mutuellement. Il y a une sensibilité particulière des membres du Bureau à cet endroit, une sensibilité exacerbée qui se confond parfois avec de la fragilité, tant la volonté de bien faire, ou la crainte de ne pas en faire assez, est présente. Pour bien s’occuper des autres, il faut s’occuper de nous ! Et ce n’est pas tout de le dire. Il nous appartient donc de maintenir cette dynamique de vie tout en restant vigilant à faire que l’association reste un lieu ouvert, orienté et mobilisé vers  les choses à faire en direction des Anciens.

Nous avons eu la peine en 2018 de voir Kliffa nous quitter. Nous nous étions habitués à le voir déambuler parmi nous avec sa chaise roulante, se cognant ici et là dans l’exiguïté de la salle de réunion, mais affichant toujours une gaité et un vrai plaisir d’être là. Il aura été présent au Bureau jusqu’au dernier moment, jusqu’à ce que ses forces soient devenues insuffisantes pour y être présent physiquement. Nous lui adressons notre tendre reconnaissance.

Depuis la parution du livre « Quand j’étais petit… », ceux qui y ont écrit ont considérablement grandi. L’impact de ce livre a été considérable, tant sur le regard qu’ils et que l’on porte sur eux, que sur la capacité grandissante à apporter leur témoignage devant des publics variés, souvent composés de professionnels. Témoigner et représenter les 3A sont devenus ces dernières années l’activité principale des membres des 3A, celle qui leur a pris le plus de temps et le plus d’énergie, mais qui par effet de miroir leur a renvoyé de la confiance en soi et de la fierté. De l’autorisation qu’ils se sont donné à écrire s’est dégagée une autorité à dire. Sans aucun doute, il y a de la résilience là-dedans, et ce n’est pas Boris CYRULNICK, légitime en la matière pour en dire quelque chose, qui viendrait nous contredire, notamment après son dernier ouvrage « La nuit, j’écrirai des soleils ».

Les voilà donc conviés aujourd’hui à représenter les 3A un peu partout. C’est la rançon du succès. L’effet de mode qu’ont initié les droits des usagers et la loi 2002-2 plus largement, a ouvert des espaces nouveaux où la parole de l’usager est tout à coup devenue prépondérante. Les CVS, les réunions de nouveaux salariés, les commissions départementales d’appel à projet, les observatoires départementaux, la formation des travailleurs sociaux, les congrès et colloques sont autant de lieux qui convoquent cette parole, et il faut reconnaître que les membres des 3A qui ont fait le parcours relaté ci-dessus sont particulièrement bien armés pour y occuper une place.

Cette action de témoignage et de représentation est donc devenue aujourd’hui la principale sollicitation des membres du Bureau, au point de ne pouvoir y répondre totalement, faute de membres en nombre suffisant qui habitent la région parisienne.

Nous devons ici adresser à Bernard un grand merci pour la disponibilité dont il fait part pour représenter les 3A dans tous ces lieux.

C’est un des objectifs principal pour ces années qui viennent de parvenir à recruter et à fidéliser de nouveaux membres, plus jeunes. Mais nous nous heurtons à la rareté des candidats et lorsqu’ils se manifestent concrètement, à leur indisponibilité du fait de leur emploi qui les occupe le samedi. Cette année, deux nouvelles Anciennes nous ont rejoints, Gabrielle CHARPENTIER et Elodie LE GARGAN. Pour rendre leur présence possible, nous envisageons de rassembler le Bureau certains dimanches.

Si les attaches entre les membres sont importantes, les temps de rencontres peuvent paraître parfois insuffisants pour traiter de tout ce dont il faudrait. Car témoigner et représenter les 3A ne s’improvisent pas et nécessitent des préparations et des retours. Tout cela apporte également du matériau qui alimente les échanges entre Anciens, membres actifs et membres retraités confrontant des points de vue marqués par l’époque à laquelle ils étaient pensionnaires.

Le témoignage d’un Ancien est donc toujours personnalisé et c’est davantage la position d’où on parle qui est commune et qu’il nous faut travailler, que la manière ou le contenu qu’il importe de mettre en commun.

En 2018, le Bureau s’est réuni à 4 reprises (les 31 mars, 2 juin, 20 octobre et 15 décembre), le Conseil d’Administration à trois reprises (les 13 avril, 1er juin et 23 novembre). L’Assemblée Générale s’est tenue le 1er juin 2018.

Un membre des 3A au moins a participé au Conseil de la Vie Sociale ou Groupe d’Expression de l’OUSTAL, des MAPE, au Vieux Logis (Bernard, Elsie, Gabrielle), aux réunions des nouveaux salariés (Bernard), à la commission de travail sur le projet associatif (Bernard), à la Commission d’Appel à projets du Conseil Départemental des Hauts de Seine (Aïcha).

Chaque fois que cela a été possible, les 3A ont été présents aux événements (portes ouvertes et aux inaugurations) organisés par les établissements.

Enfin, après avoir soutenu une salariée de l’AVVEJ au RAID AMAZONE l’année dernière, les 3A ont soutenu cette année l’Organisation « Les enfants des rues de Belgrade », pour laquelle Rencontre 93 a organisé un « Restaurant solidaire », lors duquel un repas pour un montant de quelques euros a été servi dans l’établissement le 6 avril 2019. Les 3A ont fait un don de 300 € à cette organisation.

Perspectives

  • Persévérer dans l’accueil de nouveaux membres doit rester un objectif important si nous voulons demain répondre à toutes les sollicitations dont fait l’objet les 3A, sollicitations qu’elle a su susciter.
  • Recueillir et susciter le témoignage d’anciens qui quittent leur établissement.
  • Pour ces 2 objectifs, nous avons besoin du concours et du soutien des directeurs.
  • Développer la capacité pour chacun des membres du bureau de témoigner et de représenter les 3A.
  • Participer au séminaire de l’AVVEJ en se centrant sur le terme de la Fraternité.
  • Et bien sûr, continuer de faire vivre l’institution 3A.                                   

 

Serge RAGUIDEAU

Président